Médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique (sage-femme) : les facultés de santé et leurs étudiants sont aux avant-postes du combat quotidien contre le coronavirus.
Dans la lutte contre le coronavirus Covid-19, un double front s’est ouvert pour les facultés de santé. Pédagogique, tout d’abord. Les cours magistraux sont dématérialisés, afin d’assurer la continuité pédagogique. En médecine, comme en odontologie, un engagement a été pris : les examens porteront uniquement sur les cours réalisés en présentiel et ceux mis en ligne après le 9 mars. La priorité : tout faire pour éviter l’année blanche. Les principaux concours et examens de fin d'année ont été repoussés, de façon coordonnée au niveau national. En pharmacie, « les enseignants, en lien avec les responsables de formations, la scolarité et l'équipe de direction, réfléchissent à de nouvelles modalités d'évaluation des connaissances et des compétences, tenant d'ores et déjà compte du fait que les stages ne pourront être validés de manière classique, étant donné la présence de nos étudiants sur le terrain », précise le doyen, Jean-Pierre Gies.
En odontologie, une grande part de la formation est consacrée à la pratique préclinique sur simulateurs et à la pratique clinique avec prise en charge de patients, qui ne peut être assurée actuellement. Ces modules devront être rattrapés. La doyenne, Corinne Taddéi-Gross ajoute : « Nous sommes en contact permanent, par courriel et téléphone, avec nos étudiants, pour entretenir le moral de chacun».
« Notre vocation de soignants »
Mais c’est aussi et surtout sur le front de la lutte contre la maladie qu’une mobilisation sans précédent s’organise. « C’est d’abord notre vocation de soignants », rappelle Jean Sibilia, évoquant dans un courrier à ses étudiants le « combat biologique sans précédent » auquel ils font face. Le doyen de la Faculté de médecine, rhumatologue, a repris avec engagement son activité de praticien. Il a la gestion, avec son interne, de quinze lits de patients post-urgence à l’hôpital de Hautepierre. Son adjoint, le vice-doyen Bernard Goichot, médecin interniste, est responsable des unités Covid dans le même établissement. Tous les hôpitaux ont été réorganisés pour faire face à l’afflux supplémentaire de patients, notamment en réanimation.
Les étudiants en santé ne sont pas en reste, qui se mobilisent « de façon extraordinaire », insiste Jean Sibilia. Une réserve sanitaire a été constituée dès les premiers signes de la pandémie, de façon pionnière en France. Tous les étudiants en santé peuvent s’y inscrire, sur la base du volontariat. Gérée par Elodie Fels (vice-doyenne étudiante de la Faculté de médecine) et Grégoire Hattenberger (vice-doyen étudiant de la Faculté d’odontologie), elle s’adapte aux besoins des établissements hospitaliers de la région, recensés par des correspondants locaux, le tout sous la supervision du CHU, en coopération directe avec l’Agence régionale de santé (ARS).