La pandémie de Covid-19 incite les Européens à repenser leur rapport aux frontières. Face à la menace de la propagation de la maladie, la frontière doit-elle être un mur ou un filtre ?
En 1588, Montaigne, faisant le récit de son voyage à travers l’Europe, raconte ses expériences physiques et métaphysiques. L’Europe d’alors ne connaît pas vraiment de frontières autres que celles érigées par la nature ; un col, un fleuve. Elle connaît aussi le mur, l’enceinte de protection. La peste est une barrière bien plus redoutable, qui interdit l’accès à la ville infectée et inspire la peur de la quarantaine, du confinement curatif.
L’Europe n’est plus au temps de la peste mais le coronavirus repose la question de la frontière comme barrière de protection des populations. Est-ce toujours une fausse bonne idée que d’opposer la frontière à la propagation de ce virus nouveau et sans traitement ?
Une analyse de Frédérique Berrod, professeure de droit public à Sciences Po Strasbourg, et Pierrick Bruyas, doctorant au Centre d'études internationales et européennes.
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